Chez les personnes immobilisées pour des raisons d’âge ou médicales, il est essentiel d’avoir un suivi particulier pour éviter les escarres. En effet, l’immobilisation entraîne une pression ou un frottement prolongé sur la peau qui peut engendrer une baisse de l’oxydation des tissus. Ce phénomène est à l’origine des escarres.
Définition des escarres
Les escarres résultent d’un manque d’oxygène de la peau et des tissus musculaires que l’on appelle ischémie. Cela se produit en des zones précises qui sont souvent immobilisées et qui subissent donc des frottements ou pressions prolongées. Les escarres se manifestent d’abord comme des rougeurs qui deviennent ensuite des plaies plus ou moins profondes. Il est donc essentiel de les traiter au plus tôt. Elles sont souvent dues à un appui prolongé et peuvent apparaître au bout de deux heures dans une zone où la peau est fine, ou lorsque les personne ont peu de chair.
Pour les personnes immobilisées (personnes âgées, hospitalisées, tétraplégiques, etc.), il est essentiel d’avoir un suivi régulier. L’équipe soignante doit observer régulièrement la peau du patient en essayant de ne pas oublier de zones corporelles (talon, sacrum, ischion et occiput) comme le bas du dos ou les fesses. Elle doit observer si des rougeurs sont présentes et si celles-ci s’effacent lorsque l’on exerce une pression dessus. Si ce n’est pas le cas, il s’agit très certainement d’une escarre de stade 1.
Les différents stades d’escarres
Les escarres doivent être traitées rapidement car elles peuvent évoluer vers des stades beaucoup plus graves. Elles deviennent alors difficiles à traiter.
Le stade 1 d’une escarre correspond à une rougeur qui ne blanchira pas si vous appuyez dessus. Les muscles et tissus sous-cutanés étant beaucoup plus fragiles que la peau, il peut, déjà à ce stade, avoir une lésion des tissus sous-cutanés.
Au stade 2, l’escarre est une plaie superficielle se traduisant par une abrasion ou une simple bulle (phlyctène).
Arrivée au stade 3, l’escarre devient une plaie plus profonde qui touche à la fois l’épiderme, le derme et les tissus sous cutanés. Néanmoins les muscles en dessous ne sont pas encore atteints.
Enfin, au stade 4, qui est le plus grave, la plaie est très profonde et peut aller jusqu’au muscle voire jusqu’à l’os.
Comment prévenir et traiter les escarres ?
La prévention d’escarres
Evidemment, il existe de nombreuses façons de réduire les risques d’escarres chez les personnes immobilisées. Tout d’abord, il est essentiel d’analyser la situation du patient pour évaluer les risques et surtout localiser les zones à risque. Une fois ces zones définies, l’équipe soignante doit observer quotidiennement la peau du patient pour s’assurer qu’aucune rougeur n’apparaisse.
Pour éviter les escarres, il est nécessaire de réduire voire supprimer toutes les zones de frottements, de pressions et d’humidité. Pour cela, choisissez un matelas et un fauteuil adaptés afin d’augmenter les surfaces d’appuis et répartir les pressions et le poids. Installez des coussins entre les zones de frottement et éliminez les sources d’humidité (transpiration, incontinence, etc.).
Si l’état du patient le permet, vous devez favoriser les mouvements et changements de positions. Une rééducation peut être envisagée pour réduire la période d’immobilité du patient. A noter, cependant, que les massages ne sont pas efficaces pour traiter les escarres. Cependant, ils sont importants lorsqu’il y a une zone à risque afin de permettre une bonne circulation du sang. On parle d’effleurages.
Diagnostic et traitement
Comme évoqué précédemment, le diagnostic de l’escarre passe en premier lieu par une observation régulière et approfondie du corps des patients immobilisés. Suite au diagnostic, un traitement doit être mis en place le plus rapidement possible. En effet, les escarres peuvent évoluer rapidement et elles deviennent alors plus difficiles à traiter.
La première chose importante lorsqu’une escarre se déclare est de prévenir l’aggravation ou l’apparition d’autres escarres. Pour cela, référez-vous aux solutions apportées ci-dessus. Ensuite, il est indispensable de limiter la pression sur la plaie déjà existante. Pour cela, changez le patient de position toutes les 3 heures environ. L’intervention quotidienne d’un kinésithérapeute est nécessaire pour aider le patient à bouger, voire à se lever et se déplacer. Vous pouvez également l’équiper d’un verticalisateur pour l’aider dans ses mouvements. Différentes aides techniques existent en fonction des besoins du patient : simple déambulateur, aides au transferts (Verticalisateur-Lève personne), coussins, cales de positionnement ou matelas supports. L’évaluation par un ergothérapeute est dans ce cas vivement conseillé pour l’aide au positionnement.
Il est nécessaire de nettoyer et traiter la plaie due à l’escarre quotidiennement. Grâce à du sérum physiologique ou tout simplement à l’eau, vous devez nettoyer la plaie et la peau qui l’entoure. Toutes les peaux mortes doivent être également éliminées soit grâce à des pansements spécifiques, soit par l’intervention d’un infirmier ou même d’un chirurgien en cas de larges plaies. Le pansement doit être refait tous les trois à quatre jours pas plus afin d’éviter l’infection de la plaie et permettre l’efficacité du pansements
Zoom sur les matelas de prévention d’escarre
L’un des dispositifs les plus répandus pour lutter contre l’apparition d’escarres est le matelas de prévention d’escarres. Il existe différentes classes de matelas correspondant à des niveaux de risques différents. Cela permet de s’adapter au niveau de mobilité du patient, à son degré d’incontinence et à son état nutritionnel. Il existe des échelles d’évaluation couramment utilisées par les personnels soignants comme l’échelle de Braden qui permet de scorer le patient et évaluer au mieux le risque d’escarre.
Pour disposer d’un matelas de prévention d’escarre, il est donc essentiel, dans un premier temps, d’évaluer la situation de la personne à risque. Ensuite, grâce à cette évaluation, vous pourrez choisir entre les différents matelas de classe 1A, 1B ou 2. Il existe également des matelas de classe 3 qui sont quant à eux dédiés aux personnes déjà atteintes d’escarres.
Les matelas 1A et 1B
Les matelas de classe 1A se destinent aux personnes à risque faible ou moyen. En général, ces personnes sont alitées une dizaine d’heures par jour et ont encore une autonomie de mouvements. Les matelas de classe 1A sont compatibles avec un lit médicalisé et accompagnent les mouvements du patient. Ils peuvent convenir à des personnes pesant jusqu’à 130 kg.
Quant aux matelas de classe 1B, ils conviennent à des patients aux risques d’escarres faibles à moyens.
Les matelas de classe 2 et les matelas à air
Pour les personnes à risque moyen ou élevé, nous recommandons fortement un matelas de classe 2. Il s’agit de matelas à mémoire de forme qui sont également compatibles avec un lit médicalisé. Ils allègent les pressions sur l’ensemble des zones du corps Ces matelas sont préconisés pour les personnes à risque qui présentent une mobilité ou un état nutritionnel faible et/ou une incontinence importante fragilisant la peau.
Les matelas à air sont une bonne solution pour les personnes à risque ayant un état général de santé mauvais (mobilité très faible, état nutritionnel déficient et incontinence). Le matelas à Air dynamique est un support thérapeutique qui peut traiter les escarres jusqu’au stade 4 quand celui-ci régule automatiquement la pression de l’air dans le matelas en fonction du poids de la personne.
Pour plus d’informations concernant les matelas de prévention d’escarres, n’hésitez pas à nous contacter !
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