Également appelée « anorexie de l’âge », la dénutrition touche aujourd’hui une proportion assez conséquente de personnes âgées, devenant un problème de santé publique inquiétant. C’est pourquoi nous vous expliquons comment l’identifier, la prévenir ou la soigner afin de préserver le bien-être quotidien de nos seniors.
Qu’est-ce que la dénutrition ?
La dénutrition résulte d’un déséquilibre énergétique causé par la diminution des apports nutritionnels quotidiens, qui deviennent peu à peu insuffisants par rapport aux besoins réels de l’organisme. Ainsi, elle se repère et se diagnostique suite à une perte de poids significative ou à un amaigrissement progressif. Ces symptômes se manifestent plus ou moins rapidement selon le degré de dénutrition et la constitution de la personne âgée. De manière globale, une perte de poids d’au moins 2 kilos en un mois ou un IMC inférieur à 21 peuvent faire suspecter une dénutrition et doivent être un signal d’alerte !
À terme, la dénutrition peut engendrer de nombreux troubles :
- Carences en protéines, vitamines, ou encore en oligo-éléments, qui peuvent provoquer un affaiblissement du système immunitaire et déclencher diverses infections ;
- Troubles physiques : fatigue, fragilité, mobilité amoindrie, risques de chutes… ;
- Troubles psychologiques : moral en baisse, manque d’entrain et de volonté, repli sur soi-même…
La dénutrition est étroitement liée au mode de vie de la personne âgée. En effet, les seniors qui vivent à leur domicile sont les moins touchés (4 à 10%), suivis par ceux qui résident en institutions ou en maisons de retraite (15 à 38%) et par les personnes âgées hospitalisées (jusqu’à 70%).
Essayer d’identifier les causes de la dénutrition
Les facteurs susceptibles d’entraîner une dénutrition peuvent être multiples. Toutes les situations à risque doivent absolument être prises en compte :
- Un sentiment de satiété plus rapide, une soif qui ne se manifeste pas toujours,
- Un goût altéré à cause de l’âge ou des médicaments,
- des handicaps alimentaires (problèmes digestifs, gastriques ou bucco-dentaires),
- Une dépression sous-jacente ou déclarée, causée par la vieillesse, la solitude, la perte de l’autre,
- Des résultats d’analyse qui ont donné lieu à la mise en place d’un régime particulier (cholestérol, diabète),
- Une activité physique insuffisante,
- Une difficulté à s’approvisionner ou à cuisiner,
- Une maladie plus ou moins grave (infections chroniques, organes défaillants, cancer…),
- Des revenus financiers insuffisants…
Prévenir… ou guérir !
Parce que la dénutrition est une maladie souvent silencieuse, la HAS (Haute Autorité de Santé) préconise depuis 2007 un dépistage régulier chez les personnes âgées. Elle propose également une prise en charge systématique par la famille ou le corps médical si la dénutrition est déclarée.
Toutefois, quelques gestes ou habitudes simples peuvent prévenir, ou soigner, la dénutrition et aider la personne âgée à retrouver le goût et le plaisir de se nourrir :
- Participer à la préparation des repas ou prévoir une aide quotidienne à domicile ;
- Respecter une fréquence de 3 repas équilibrés par jour, pour (ré) habituer l’organisme à un rythme alimentaire régulier ;
- Enrichir les repas de bonnes sources de protéines : crème, fromage, lait ou poudre de lait, viande, poisson, œufs ;
- Servir des repas faciles à consommer : viande hachée, poisson émietté, légumes râpés, purée, potage ;
- Donner du goût aux plats pour les rendre plus savoureux en les parsemant d’aromates et épices (tout en restant modéré sur le sel !) ;
- Encourager à une activité physique adaptée (marche, jardinage), qui aidera à ouvrir l’appétit ;
- Envisager la prise de compléments alimentaires naturels ou de compléments nutritionnels oraux (CNO) ;
- Et sans doute l’aspect le plus important : faire du repas un moment de partage convivial. Il doit devenir un petit événement quotidien et gourmand attendu avec grande impatience !